Le flanc sud de cet édifice gothique est rythmé d'une belle succession de volumes que composent une chapelle, la tourelle d'escalier, la tour du clocher, la sacristie et plusieurs contreforts. Deux périodes de construction se distinguent nettement sur cette église. Sur la façade occidentale, la tradition romane est encore nettement visible : la composition étirée en hauteur reprend encore les schémas du XIIe siècle.
Le dédoublement des arcades du rez-de-chaussée représente cependant un parti original. Sur le mur sud, l'arcade de la première travée avec la corniche à modillons participent du même esprit. Cette première travée témoigne en fait d'un édifice de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle.
La première croisée d'ogives se distingue d'ailleurs nettement des suivantes par le profil de ses nervures et la structure de ses supports, ainsi que par ses chapiteaux sculptés qui, comme ceux de la façade, sont d'esprit roman. Tout ce qui se trouve à l'est de cette première travée est le fruit d'un reconstruction du XVe siècle, période du gothique flamboyant.
Quelques éléments du 12e siècle subsistent dans la première travée mais le reste de l'édifice date du 15e siècle. La nef est flanquée, du côté sud, d'une petite chapelle abritant les fonts baptismaux et d'un clocher carré. Elle se termine par un chevet plat, percé d'une grande verrière à meneaux et à réseau flamboyant. L'une des chapelles du côté sud supporte le clocher carré, remanié au 15e siècle. La façade occidentale, surmontée de deux étages d'arcatures, date du 12e siècle mais sa porte a été remaniée au 15e. Les seules parties sculptées sont les chapiteaux de la façade et la frise à métopes et modillons du 12e siècle, de la première travée, côté sud.
Plusieurs traits permettent d'identifier ce style : à l'extérieur, le profil caractéristique des moulures, les remplages (réseaux de pierre) des fenêtres, le pignon à fleuron de la chapelle latérale, les gargouilles et, à l'intérieur, les voûtes à liernes (nervures s'inscrivant dans le creux des voûtains) dont les ogives pénètrent dans les supports sans l'intermédiaire de chapiteaux, les bases prismatiques complexes et la relative nudité des parois.
A l'intérieur : bel autel et retable à baldaquin du XIXe siècle ; traces d'un décor peint néo-gothique et caveau des seigneurs de la Roche Courbon du XVIIe siècle à 1711, dans le chœur.